Qualité de l'air : les actions de l'Anses
L’air, qu’il s’agisse de l’air extérieur ou de celui des environnements clos, est susceptible d’être pollué par des substances chimiques, des contaminants biologiques ou des particules et fibres dangereux pour la santé. L’Anses évalue les risques pour la santé liés aux polluants présents dans l’air et les poussières d’environnements professionnels ou présentes à domicile et dans les lieux accueillant du public, etc.
Qualité de l’air : un enjeu majeur de santé publique
La pollution de l’air regroupe de multiples polluants : particules fines, oxydes d’azote, composés organiques volatils, ozone, etc. dont on connaît déjà bon nombre d’effets nocifs pour la santé : effets respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques, etc. Si la pollution extérieure, liée notamment à la circulation automobile, aux usines, au chauffage ou aux incendies, est celle à laquelle on pense le plus spontanément, la pollution de l’air concerne aussi l’espace intérieur de nos logements et lieux de travail, car certains matériaux et activités humaines émettent des polluants dans les espaces clos.
- concerne toute la population
- est sans frontière, multi polluants et multi sources
- est à l’origine d’effets sur la santé aigus et chroniques
- est liée à des émissions directes dans l’atmosphère ou à des réactions chimiques conduisant à la formation d’autres substances
L’Anses se consacre depuis de nombreuses années sur la qualité de l’air. Ces travaux permettent de dresser un état des connaissances scientifiques utiles aux politiques publiques comme l’identification des polluants préoccupants pour la santé. Le changement climatique impacte la qualité de l’air et induit des changements de comportement. La prise en compte de ces modifications et de leur influence sur la qualité de l’air représente pour l’Anses un enjeu prioritaire en matière d’évaluation des risques pour la santé associés pour les années à venir.
Les missions de l’Anses sur la qualité de l’air
Analyse des connaissances et évaluation des risques dans le cadre d’expertise collective
L’Anses a mis en place en 2005 un comité d'experts spécialisé en charge de l’évaluation des risques liés aux milieux aériens. Il mène des expertises pluridisciplinaires sur différentes thématiques liées à la pollution de l’air : pollution atmosphérique urbaine et rurale, sources d’émission spécifiques, indicateurs sanitaires et valeurs pour la protection de la santé, risques pour la santé des travailleurs liés à leur exposition professionnelle et risques pour la santé pour la population générale dans les environnements intérieurs. Depuis près de 20 ans, l’Agence a produit plus de cinquante expertises sur les effets sanitaires des particules de l’air ambiant ou l’impact sanitaire des pollens et moisissures par exemple. Depuis 2004, dans le cadre d’une mission spécifique, l’Agence a évalué une dizaine de substance chimiques pour proposer des valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI).
Des recherches sur la problématique de la qualité de l’air
Depuis 2006, l’Anses a financé 126 projets de recherche sur cette problématique dans le cadre du Programme national de recherche environnement-santé -travail. Elles permettent, en lien avec les recommandations des travaux d’expertise, d’améliorer ou d’apporter les connaissances scientifiques nécessaires pour évaluer les risques pour la santé et identifier des leviers d’action pour améliorer la qualité de l’air ou diminuer les expositions. Ces recherches portent sur la caractérisation des expositions aux différents agents présents dans notre air ambiant, à l’étude des mécanismes potentiels de toxicité, des effets des mélanges ou à faire le lien avec des pathologies.
Des études sur la qualité de l’air
L’acquisition de données pour caractériser l’exposition de la population via l’air est essentielle et permet à l’Agence de conduire ses travaux d’évaluation de risques sanitaires.
Différents organismes participent à la surveillance de la qualité de l’air dans le cadre de la phytopharmacovigilance, piloté par l’Anses : l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI), l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS), le Centre scientifique et technique du bâtiment et les Associations agréées de surveillance de la qualité de l'air (AASQA).
Ce dispositif dispose également d’un budget pour financer des études spécifiques et générer des connaissances manquantes, par exemple quand un nouveau signal est décelé.
- La campagne nationale exploratoire des pesticides (CNEP) dans l’air extérieur de juin 2018 à juin 2019. Elle a permis d’obtenir une photographie des substances présentes dans l’air ambiant et leurs niveaux de concentration en France.
- La deuxième campagne nationale des logements (CNL2) pour l’analyse des pesticides dans l’air intérieur et les poussières, dans le cadre de ses missions de l’OQAI (Observatoire de la qualité de l'air intérieur).
- L’étude PestiRiv lancé depuis octobre 2021, visant à mieux connaître l’exposition aux pesticides des personnes vivant près de vignes ou éloignées de toute culture.
Les grandes recommandations de l’Anses pour lutter contre la pollution de l’air
Renforcer le financement de la recherche pour faire avancer les connaissances notamment sur les effets sur la santé et sur les émissions dans l’air issues de différentes sources
Améliorer la surveillance et le suivi de la qualité de l’air grâce à des campagnes de mesures non seulement représentatives de l'exposition de population mais également visant à caractériser la contribution des sources en lien avec l’activité humaine
Agir à la source pour réduire la contamination de l’air
Privilégier la mise en place d’actions visant à réduire durablement la pollution atmosphérique afin d’améliorer la santé et la qualité de vie de la population au-delà de la question de la gestion des épisodes de pollution Favoriser des moyens de transports moins polluants
Assurer un bon renouvellement d’air dans les espaces intérieurs en vérifiant le bon fonctionnement du système de ventilation et/ou en ouvrant régulièrement les fenêtres
Qualité de l’air extérieur
Il est clairement établi aujourd’hui, notamment sur la base de plusieurs études épidémiologiques, que les niveaux de pollution actuels de l’air ambiant ont un impact sur la santé, et plus particulièrement au niveau respiratoire et au niveau cardiovasculaire.
Les expertises de l’Anses permettent de cerner au mieux, pour des problématiques précises, les risques induits par différents polluants de l’air sur la santé.
- Identifier des polluants prioritaires en vue de renforcer la surveillance réglementaire actuelle
Connaître l’exposition aux pesticides dans l’air ambiant
Evaluer les risques liés à l’exposition des pollens et moisissures
Evaluer les effets de la pollution atmosphérique urbaine sur la santé
Qualité de l’air intérieur
A la différence de la pollution de l’air extérieur, plus médiatisée, celle de l’air intérieur est restée relativement méconnue jusqu’au début des années 2000. Pourtant, en climat tempéré, nous passons en moyenne 85 % de notre temps dans des environnements clos : habitat, locaux de travail ou destinés à recevoir du public, moyens de transport, dans lesquels nous pouvons être exposés à de nombreux polluants.
Les travaux de l’Anses sur la qualité de l’air intérieur se sont déployés dans un contexte pionnier aux niveaux national et international.
- Etudier la qualité de l’air intérieur
- Evaluer les risques en lien avec l’air intérieur
- Elaborer des valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI)
- Faire évoluer les réglementations
Qualité de l’air et travail
Les environnements de travail sont également étudiés par l’Agence, et plusieurs des expertises menées par le comité d’experts ont concerné des expositions de travailleurs ou ambiances de travail particulières : la silice cristalline, l’amiante, les parkings couverts, les égouts, les enceintes ferroviaires souterraines, etc. De plus, depuis 2008, l’Agence contribue à améliorer le dispositif de prévention, de reconnaissance et de réparation des maladies professionnelles en France.