Nouveau rôle de l’Anses sur la surveillance du SARS-Cov-2 dans les eaux usées
Le laboratoire d’Hydrologie de l’Anses a été nommé laboratoire national de référence pour la surveillance du SARS-CoV-2 dans les eaux usées et les boues de stations d’épuration par les ministères en charge de la santé et de la transition écologique. Il est notamment chargé d’harmoniser les méthodes utilisées pour détecter le virus et d’évaluer les capacités des laboratoires chargés de faire les analyses.
La surveillance de la présence de SARS-CoV-2 dans les eaux usées permet de suivre indirectement la progression du virus et de ses variants dans la population. : « À l’aide d’un seul test régulier, on arrive à savoir si le virus est présent dans une zone géographique, au lieu de devoir dépister plusieurs centaines de personnes, explique Christophe Cordevant, conseiller scientifique à l’Anses. Les boues d’épuration, résultat du traitement des eaux usées dans les stations d’épurations, sont plus concentrées et pourraient permettre de détecter le virus dans des situations où il passe inaperçu dans les eaux usées. »
La Commission européenne a recommandé en mars dernier que chaque État membre se dote d’un système de surveillance du SARS-CoV-2 dans les eaux usées. Cette surveillance vise à compléter les outils déjà disponibles, notamment dans un contexte de faible circulation virale, pour détecter précocement les (ré) émergences du virus dans la population.
En France, plusieurs projets de recherche ont débuté en 2020 sur la détection du virus de la Covid-19 dans les eaux usées. Afin de renforcer la qualité du système de surveillance, l’Anses, plus précisément le laboratoire d’Hydrologie de Nancy, a été nommée laboratoire national de référence (LNR) pour la surveillance du SARS-CoV-2 dans les eaux usées et les boues de stations d’épuration.
Garantir la qualité des analyses
Les missions du laboratoire de référence sont en premier lieu d’assurer la fiabilité des données issues de la surveillance en harmonisant les méthodes utilisées, depuis l’échantillonnage jusqu’à l’analyse et à la standardisation des données. Ces travaux s’appuient notamment sur des travaux normatifs menés au sein de l’Afnor. Le LNR accompagnera les laboratoires en charge des analyses aux pratiques recommandées et évaluera leurs capacités à mettre en œuvre les systèmes de détections à travers des essais inter-laboratoires d’aptitude. Il sera également impliqué dans l’élaboration des plans de surveillance élaborés par Santé publique France.
Au niveau européen et international, le LNR pourra également participer à des groupes de travail sur les méthodologies de surveillance du SARS-CoV-2. Enfin, des travaux de recherche seront poursuivis, notamment afin d’acquérir des connaissances sur la persistance de ce virus dans les eaux usées ou les boues d’épuration.
Un réseau pour surveiller le SARS-CoV-2 dans les eaux
La mise en place de cette surveillance homogène du virus au niveau national recevra le soutien du réseau SUM’EAU (surveillance microbiologique des eaux usées), qui implique la Direction générale de la santé, la Direction de l'eau et de la biodiversité, Santé publique France et l’Anses. Les sites de surveillance sont encore en cours de détermination, il est notamment envisagé d’y inclure des villes de plus de 150 000 habitants, et d’autres des lieux stratégiques, comme les aéroports.